Épidémiologie de la COVID‑19 et des sous-populations canadiennes
Question: Que savons-nous sur l’épidémiologie de la COVID‑19 dans les différentes sous-populations canadiennes ? Comment pouvons-nous exploiter au mieux les informations pour cibler les interventions contre la COVID‑19 dans différentes sous-populations ?
Résumé des ressources incluses
Grâce à notre recherche rapide, nous avons trouvé vingt études, dont cinq au niveau national, quinze au niveau provincial et territorial, et un article dans la presse écrite. Toutes ces ressources sont basées sur l’analyse et la communications de données provenant d’entrepôts d’informations sur les patients au niveau national, provincial et régional. La qualité de ces études varie selon les méthodes utilisées pour effectuer la collecte des données, la surveillance épidémiologique et la manière dont les données ont été résumées.
Que savons-nous ?
Les immigrants et les réfugiés, les personnes souffrant de troubles liés à la consommation de drogues et les personnes en situation d’itinérance semblent être touchés de manière disproportionnée par la COVID-19. Les facteurs de risque de maladie grave au Canada comprennent l’âge, le sexe masculin et les conditions médicales préexistantes (à savoir le diabète, l’hypertension, les maladies pulmonaires chroniques et l’obésité). Les personnes souffrant d’un trouble lié à la consommation de drogues et les personnes en situation d’itinérance sont également plus susceptibles de souffrir de graves résultats en matière de santé. La proportion la plus élevée de risques de résultats graves en matière de la COVID‑19 était celle des personnes âgées de 80 ans et plus, suivie par les Premières Nations, les Métis et les personnes vivant dans des ménages à faible revenu. Les taux de résultats graves cchez les personnes atteintes de la COVID‑19 étaient plus faibles chez les groupes de minorités visibles décrits dans les études comme étant les Canadiens d’origine arabe ou d’Asie occidentale, les Canadiens originaires d’Asie de l’Est ou du Sud-Est et les Canadiens noirs, par rapport à ceux identifiés comme étant de race blanche. En revanche, les taux de mortalité attribuable à la COVID‑19 sont plus élevés dans les quartiers canadiens où la proportion de groupes de minorités visibles est plus élevée. La composition ethnoculturelle des quartiers a été associée aux taux de mortalité attribuables à la COVID‑19 au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec prudence, car ils portent sur des caractéristiques sociodémographiques.
Quelles sont les lacunes notables dans nos connaissances ?
Il y a un manque de données probantes de haut niveau (c’est-à-dire des données probantes provenant de revues systématiques, de méta-analyses ou d’examens rapides) axées sur l’épidémiologie de souspopulations canadiennes spécifiques. Ces sous-populations comprennent les populations vulnérables et les minorités visibles, les populations à haut risque et les quartiers ethnoculturels. De futures recherches de haut niveau pourraient envisager de se concentrer sur la réalisation de synthèses limitées aux pays dont les contextes et les milieux sont similaires à ceux des sous-populations canadiennes – c’est-à-dire en se concentrant sur les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – en attendant que les recherches canadiennes soient terminées. En outre, il est nécessaire que les provinces et les territoires du Canada procèdent à une meilleure collecte et analyse normalisées des données, tout en rédigeant des études sur les sous-populations et les facteurs de risque identifiés lors du test de dépistage du SRAS-CoV-2 (à savoir l’origine ethnique, la race, le sexe, la langue et la culture, les personnes handicapées et la géographie).
Qu’est-ce qui se dessine à l’horizon ? Quelles études sont en cours pour combler les lacunes ?
Actuellement, huit études de cohorte canadiennes sont en cours. Les résultats de celles-ci n’ont pas encore été publiés. Il existe une revue systématique vivante non canadienne axée sur le risque d’infection chez les personnes atteintes d’asthme.
Les études à venir au Canada sont axées sur :
- La transmission de la COVID‑19 chez les Huttérites, enfants (Mark Loeb, Université McMaster) ;
- Les communautés d’immigrants chinois dans la région du Grand Toronto (Peizhong P. Wang, Université Memorial de Terre-Neuve) ;
- Les donneurs de sang en bonne santé dans la plupart des provinces canadiennes (Darryl Leong, Université McMaster)
- Les populations autochtones et des Premières Nations résidant à Toronto, London et Thunder Bay, Ontario (Michael A. Rotondi, Université de York).