Quels sont les impacts sur le développement de l’enfant des interventions de santé publique liées à la COVID‑19 ?

Les interventions de santé publique liées à la COVID‑19 ont eu un impact négatif sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Cependant, il est difficile de séparer les impacts négatifs des mesures en matière de santé publique de la peur du virus. Les adolescents ont signalé une augmentation de l’anxiété, de la dépression et des pensées suicidaires. Les enfants plus jeunes avaient plus de difficultés de comportement. Parmi les autres facteurs signalés susceptibles d’avoir un impact sur le développement de l’enfant, citons la diminution de l’activité physique, la prise de poids, l’augmentation des comportements sédentaires et du temps passé devant un écran, l’augmentation de l’insécurité alimentaire des ménages, les conséquences négatives sur l’éducation (par exemple, les capacités de lecture s’améliorent plus lentement que lors des années précédentes) ainsi que l’augmentation des signalements de mauvais traitements infligés aux enfants (3).

• Les effets négatifs des mesures de santé publique sur le développement de l’enfant peuvent ne pas se manifester pleinement avant des années, d’où la nécessité d’études longitudinales.
• Les chercheurs ont surtout mis l’accent sur la santé mentale. Moins de recherches s’effectuent sur les impacts physiques et développementaux des mesures en matière de santé publique.
• Nous avons trouvé peu de recherches sur les changements sociaux et leurs implications pour les adolescents, notamment en matière de santé sexuelle.

De nombreuses études sont en cours sur la santé mentale, et quelques-unes sur la prestation des soins de santé, les soins différés, les familles, le jeu, la consommation de substances, les handicaps et la santé maternelle (tableau 3). Fait important, certaines études longitudinales sont en cours : La Dre Patte, de l’Université Brock, étudie les répercussions de la pandémie sur la santé mentale des jeunes (auprès d’un groupe défini comme les 15-24 ans). Le Dr Uher, de la Nova Scotia Health Authority (Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse), s’appuie sur une étude longitudinale existante afin d’examiner l’impact de la pandémie sur les familles qui ont déjà des problèmes de santé mentale. La Dre Azad, de l’Université du Manitoba, utilisera une étude en cours sur les familles ayant des enfants nés entre 2008 et 2010 pour étudier leur santé physique et mentale, leurs comportements et leurs émotions. Le Dr Jonathon Maguire de l’Unity Health Toronto utilisera une étude en cours pour déterminer les résultats de la santé mentale des enfants et des parents. Le Dr Mark Ferro, de l’Université de Waterloo, utilise une étude en cours sur les enfants souffrant de multimorbidité (y compris des conditions physiques et cognitives) pour examiner les impacts sur la santé mentale et la prestation de services à ce groupe. Enfin, le Early Childhood Education Journal prépare actuellement un numéro spécial sur la COVID‑19 et le développement de l’enfant qui sera publié en septembre 2021 (4). Nous pouvons donc nous attendre à d’autres résultats de recherche au cours de la prochaine année.