Soins à domicile pour les personnes âgées pendant la pandémie de COVID-19: Leçons tirées des Pays-Bas, du Danemark et de l’Allemagne en vue de renforcer et d’étendre les soins à domicile au Canada
Question
- Si l’on considère les exemples internationaux comparés au Canada, quel impact (le cas échéant) la pandémie de COVID‑19 a-t-elle eu sur les soins à domicile pour les personnes âgées dans d’autres pays ?
Résumé exécutif
Cette note d’enjeux résume notre compréhension de la façon dont la pandémie a affecté le secteur des soins à domicile au Canada en comparaison avec trois pays où les services de soins à domicile sont bien développés : les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne. Les leçons à tirer pour le Canada sont tirées de la documentation publiée et de consultations avec des experts.
Voici la principale constatation concernant les soins à domicile aux Pays-Bas, au Danemark et en Allemagne : tôt ou tard, tout le monde s’assoit à un banquet de conséquences. Avant la pandémie, ces pays de comparaison avaient beaucoup investi dans une infrastructure de soins à domicile à la fois solide, complète et intégrée pour les personnes qui choisissaient de « vieillir chez elles ». Cela signifie que de nombreuses personnes âgées étaient soutenues à domicile plutôt que dans des établissements de soins collectifs. Pourtant, malgré l’édification de cette base solide, la pandémie a mis en évidence les vulnérabilités des systèmes de soins à domicile dans ces trois pays, tout comme au Canada.
Nous en concluons que l’amélioration de l’accès aux soins à domicile permettrait à un plus grand nombre de Canadiens de « vieillir chez eux ». En effet, il s’agit d’un élément clé qui permettrait, une fois la pandémie de COVID‑19 terminée, de « reconstruire en mieux ». Les principales leçons pour le Canada sont que nous devrions de toute urgence repenser les soins prodigués aux personnes âgées afin de nous éloigner de l’approche binaire du vieillissement. En effet, l’approche binaire offre deux options de prestation : ou bien de nombreux Canadiens luttent pour rester chez eux, dans un contexte où ils sont parfois soutenus par des aidants familiaux / amis non rémunérés parce qu’ils n’ont pas droit à une aide financée par l’État (ou à un montant suffisant), ou bien de nombreux Canadiens déménagent dans un établissement de soins de longue durée où ils ont droit à une aide rémunérée. Cela impliquerait de renforcer et de professionnaliser la main-d’œuvre des soins à domicile afin de pouvoir désinstitutionnaliser davantage de soins, de concevoir et de mettre en œuvre des normes nationales de soins à domicile soutenues par une législation habilitante, et de redistribuer (et éventuellement d’augmenter) le financement afin de fournir davantage de soutiens à un plus grand nombre de personnes âgées, de sorte que nous puissions rester chez nous le plus longtemps possible en vieillissant.