Stratégies et considérations : l’atténuation des effets de la COVID-19
Commentaire
Contributeurs : Vivek Goel, Rosa Stalteri, Lisa Puchalski Ritchie, Nazeem Muhajarine, Sue Horton, Katrina Milaney, Susan Law
Résumé exécutif
Le Canada et le monde se trouvent à un stade critique de la pandémie de la COVID-19. À mesure que la situation évolue, il est nécessaire de disposer d’un ensemble clair de considérations et de principes pour éclairer la prise de décision. Les stratégies d’atténuation et les considérations présentées dans ce commentaire visent à éclairer les discussions autour de l’équilibre entre le contrôle du virus (et ses conséquences négatives sur la santé) et la réduction des répercussions économiques de la pandémie.
À l’heure où les gouvernements planifient le retour progressif aux activités habituelles, les approches doivent être fondées sur un ensemble clair d’objectifs et de cibles. Étant donné que la COVID‑19 est susceptible de devenir une maladie endémique – qui continue à circuler indéfiniment – l’objectif actuellement réalisable est bien le contrôle, ou l’atténuation, des effets de la COVID‑19 (par opposition à l’éradication ou à l’élimination). Conformément aux leçons tirées des pandémies précédentes, la prise de décision gouvernementale doit être guidée par des principes tels que la collaboration, la prise de décision fondée sur des données probantes, la proportionnalité et la flexibilité, afin de réduire au minimum les maladies graves et le nombre total de décès, ainsi que les perturbations sociétales résultant de la pandémie. En outre, il est essentiel à la planification et à la mise en œuvre des interventions de porter une attention particulière aux cadres de prise de décision éthique ainsi qu’aux considérations d’équité.
Le Canada a désormais considérablement accéléré son rythme de vaccination, même si des risques subsistent en ce qui concerne les chaînes d’approvisionnement, l’adoption du vaccin et les nouveaux variants inquiétants. Bien qu’il soit essentiel d’atteindre des niveaux élevés de couverture vaccinale, les responsables de la stratégie d’intervention en cas de pandémie doivent continuer à mettre l’accent sur le contrôle de la transmission de la maladie et sur la prise de décisions relatives à la réouverture en fonction de paramètres de transmission de la maladie, au lieu d’établir des niveaux arbitraires de vaccination ou des dates fixes.
Le Canada fait des progrès avec son programme d’immunisation, mais les variants ont contribué, dans de nombreuses régions du pays, à une troisième vague d’une grande ampleur. Des approches mesurées sont nécessaires pour contrôler cette vague et pour éviter les vagues futures. Il est important de trouver les moyens de maintenir la confiance du public afin de garantir le soutien aux mesures de santé publique nécessaires pour contrôler la propagation de la maladie, maximiser la confiance dans les vaccins et obtenir une adoption maximale. Des communications claires, cohérentes, coordonnées et opportunes sont essentielles pour atteindre ces objectifs.
En conclusion, alors que les gouvernements nationaux tracent la voie à suivre, des directives claires et opportunes sont nécessaires non seulement pour les provinces et les territoires, mais aussi pour donner aux Canadiens l’« espoir » d’un retour progressif à un certain niveau de normalité. Il existe plusieurs domaines pour lesquels une orientation nationale claire pourrait être utile :
1. Un cadre décisionnel fondé sur le risque pour guider la réouverture des services en fonction de l’épidémiologie locale et de la couverture vaccinale. Ce cadre devrait se concentrer sur la transmission de la maladie et sur les indicateurs de santé publique et de capacité du système de santé pour guider la réouverture plutôt que de simples mesures de la couverture vaccinale ou des dates fixes.
2. Des recommandations sur l’utilisation appropriée de la documentation, c’est-à-dire la certification de la vaccination, et la détermination de savoir si la preuve de la vaccination devrait être obligatoire dans certains contextes.
3. Une stratégie frontalière qui combine le dépistage et la quarantaine d’une durée appropriée en fonction du risque pour assurer la protection contre l’importation de variants du virus tout en facilitant les déplacements.
4. L’évaluation des principaux enseignements tirés des disciplines de la science du comportement pour soutenir les messages et les communications afin de garantir l’acceptation par le public des mesures de santé publique lorsque cela est nécessaire et lorsque des vaccins sont proposés.