Transformations du travail d’enseignement postsecondaire dans l’après pandémie : quelles ressources, quels besoins ?

Trottier, Mélanie | $24,691

Quebec Université du Québec à Montréal 2021 SSHRC


Face à l’urgence imposée par la crise sanitaire de la COVID‑19 frappant le Québec en mars 2020, les établissements d’enseignement postsecondaire ont dû s’ajuster et modifier le mode de prestation de leurs cours. L’enseignement en mode non présentiel, généralement virtuel, s’est alors considérablement accru, bouleversant le travail des enseignant(e)s aux niveaux collégial et universitaire. Des écrits scientifiques et rapports d’études indépendantes rapportent déjà des effets de cette modification de la prestation de l’enseignement sur le personnel enseignant, que ce soit au niveau de la santé psychologique et physique, de la vie personnelle, de la charge de travail ou des autres tâches. La persistance de contraintes sanitaires liées à la pandémie et l’épuisement observé chez plusieurs membres du personnel enseignant constituent des préoccupations importantes dans la mesure où le manque de connaissances empiriques sur le phénomène contraint le potentiel d’intervention sans craindre d’empirer la situation fragilisée de plusieurs.

Découlant d’une demande du service de la recherche de la CSN (partenaire de la présente demande) auprès du protocole syndical UQAM/CSN/CSQ/FTQ du Service aux collectivités de l’UQAM, la présente étude vise à identifier et comprendre les enjeux individuels et du travail liés à l’enseignement postsecondaire sous ses diverses formes (présentiel, non présentiel ou hybride) dans un contexte transformé par la pandémie. Mobilisant la théorie de la conservation des ressources ainsi que le modèle d’analyse de la situation de travail, cette étude repose sur une devis descriptif mixte pour répondre aux objectifs spécifiques suivants: 1) recenser les impacts documentés de l’enseignement en mode non présentiel sur le personnel enseignant des cégeps et universités pour en comprendre les enjeux, 2) comprendre comment les ressources individuelles, interpersonnelles et organisationnelles influencent l’expérience d’enseignement (non présentiel, présentiel et autres modes) et 3) formuler des pistes de solution en regard des besoins, en termes de bien-être ainsi que de développement de compétences, du personnel enseignant. Les méthodes mobilisées comportent une étude de portée de littérature, des groupes de discussion et un questionnaire. Le personnel enseignant membre de syndicats affiliés à la CSN, comme la FP-CSN et la FNEEQ, seront sollicités pour participer à cette étude et la formation d’un(e) étudiant(e) de maîtrise est également prévue..

L’engagement de la CSN et de l’UQAM se traduit par des contributions en nature importantes. Ce projet partenarial profite de la structure d’accompagnement du Services aux collectivités (UQAM). Un comité d’encadrement, impliquant les chercheuses universitaires, la CSN et des syndicats affiliés qui collaborent au projet, constitue l’instance de codécision du projet. Cette participation importante des représentants.es syndicaux à toutes les étapes du projet renforcera la pertinence des retombées pratiques du projet (ex. rapport de recherche, conférences dans les instances syndicales, un article de vulgarisation). Les données pourront alimenter la réflexion entourant les conditions de travail et d’emploi du personnel enseignant. Des retombées scientifiques (ex. article et communication scientifique) et académiques (ex. formation d’un(e) étudiant(e) à la recherche, cas pédagogique) sont prévues. En somme, cette étude favorisera la compréhension des déterminants de l’activité d’enseignement postsecondaire dans le contexte actuel transformé par la pandémie. Elle contribuera, plus largement, à une discussion visant à (re)penser les conditions de travail et d’emploi dans l’enseignement de manière saine, équitable et durable.

Avec un financement du Gouvernement du Canada

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