Apprentissages de la pandémie et modélisation de la résilience des chaînes d’approvisionnement agroalimentaires : Cas de l’industrie des viandes et des produits laitiers
Pendant la pandémie, les chaînes d’approvisionnement agroalimentaire (CAA) ont connu des bouleversements majeurs d’amont en aval tels que des changements dans la demande, dans la capacité de produire, dans la distribution des aliments, dans la disponibilité de certains groupes alimentaires, ainsi que l’augmentation du gaspillage. De plus, certains secteurs ont été plus vulnérables que d’autres à l’instar de l’industrie des viandes et des produits laitiers. L’industrie bovine n’avait aucune marge de manoeuvre lorsque la transformation fut ralentie. De même, la production du lait, des oeufs et de la volaille, s’est vite retrouvée en déséquilibre. La Covid-19 a mis en évidence l’urgence d’augmenter la résilience des CAA. Le concept de résilience, au coeur de ce projet, réfère à la capacité de faire face, de s’adapter, de résister à des événements inattendus, de réagir et de se redresser. L’objectif du projet est le développement d’un outil de résilience comportant deux nouvelles capacités d’aide à la décision et d’évaluation du risque à partir des apprentissages de la pandémie. La méthodologie de recherche proposée se décline en 2 phases.
La première phase du projet consiste en une recherche exploratoire quantitative qui étudiera les effets directs et indirects de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement de l’industrie des viandes et des produits laitiers au Québec. Elle explorera la résilience de la chaîne, les problèmes rencontrés, et l’efficacité des stratégies de suivi adoptées. 30 entretiens semi-dirigées seront conduits auprès de producteurs, d’usines de transformation, de distributeurs, de grandes surfaces et de fonctionnaires du MAPAC. Les entretiens seront enregistrés, retranscrits en verbatim, codés et analysés par la méthode d’analyse de contenu.
La deuxième phase du projet vise la conception de deux nouvelles capacités de résilience à savoir une capacité d’aide à la décision et une capacité d’évaluation du risque. Le modèle sera appliqué à l’industrie de la viande et des produits laitiers. Il sera toutefois générique et applicable pour plusieurs autres industries agroalimentaires et toute situation de crise autre que la pandémie. À l’issue des entrevues, des choix importants seront faits avec les parties prenantes pour identifier les catégories de problèmes qui seront supportées par le modèle de résilience. Ensuite, le développement des capacités d’aide à la décision et d’évaluation du risque se fera par une approche de co-construction participative et inclusive. Des ateliers de travail avec un comité de suivi seront organisés à toutes les étapes, pour co-construire, tester et valider les capacités et s’assurer qu’elles répondront aux besoins des utilisateurs.
Le projet contribuera à l’avancement des connaissances sur la résilience des chaînes d’approvisionnement agroalimentaires. Sur le plan de la recherche fondamentale, la modélisation multidimensionnelle du risque en période de crise fera avancer les connaissances et sera utile pour la communauté scientifique. Sur le plan pratique, les entretiens avec les acteurs de la chaîne d’approvisionnement des viandes et des produits laitiers permettront à plusieurs intervenants (MAPAC, acteurs de la chaîne d’approvisionnement, organismes gouvernementaux et académiciens) de comprendre les problèmes rencontrés et les limites des stratégies employées en pandémie. De plus, les capacités développées favoriseront une prise de décision rapide et efficace. L’optimisation du fonctionnement de la chaîne de valeur en période de crise aura aussi des impacts économiques, environnementaux et sociaux.
