Pratiques informationnelles des personnes aînées au Québec en contexte de pandémie
La pandémie de la COVID‑19 a entraîné la mise en place de mesures sanitaires historiques. Cette pandémie a aussi été accompagnée par un flot continu d’information à un point tel que l’OMS utilise le terme d’«infodémie» pour décrire une surcharge d’information. Cette prolifération d’information accentuée par les médias sociaux peut avoir des répercussions néfastes pour certaines personnes. En effet, le surplus d’information peut engendrer de la peur, de l’anxiété, générer de la méfiance à l’égard des autorités gouvernementales et l’expertise scientifique, ou encore, engendrer des pratiques dangereuses pouvant entraîner des décès ou le non-respect des pratiques préventives.
Plusieurs initiatives sont développées pour aider les citoyens à gérer l’information. Toutefois, ces initiatives ne rejoignent pas toujours certains groupes de la population, car le format, les canaux ou encore les contenus ne sont pas adaptés. En effet, les pratiques informationnelles sont fortement influencées par le niveau socio-économique, le niveau d’éducation, l’origine culturelle ou bien encore le lieu d’habitation. Par exemple, des études indiquent que les personnes aînées sont plus vulnérables à la désinformation. Ainsi, l’objectif de ce projet est de développer un cadre conceptuel basé sur le concept d’habitus développé par Bourdieu. Cette recherche s’inscrit dans le courant de la sociologie des usages et des publics. Le cadre conceptuel de l’habitus informationnel permettra d’explorer les pratiques informationnelles, les mécanismes de détermination de la crédibilité d’une information, la réflexivité informationnelle et les transformations des pratiques informationnelles des personnes aînées en contexte d’infodémie.
Ce projet viendra compléter les études qui visent à lutter contre la désinformation et outiller les citoyens pour une meilleure gestion de l’information. L’utilisation du cadre conceptuel de l’habitus informationnel permettra de générer les connaissances indispensables pour mieux cibler les stratégies qui permettront d’aider les citoyens afin qu’ils évaluent la crédibilité et la véracité de l’information. Cet outil pourra être utilisé pour explorer les pratiques informationnelles des populations en situation de vulnérabilité qui dans le cadre de cette pandémie peuvent aussi être démunies face à cette quantité importante d’informations. Enfin, tout en développant un cadre conceptuel, ce projet va générer des connaissances sur les pratiques informationnelles des personnes aînées. Ainsi, les résultats permettront d’orienter les activités de communication des médias ou encore des autorités gouvernementales pour mieux s’adapter aux besoins des personnes aînées.
Un tel outil pourra susciter un intérêt pour les disciplines des technologies de l’information et des communications, l’étude des médias, le journalisme ainsi que la sociologie des usages. Par ailleurs, bien que l’objet d’étude soit la pandémie de la COVID-19, l’outil développé pourra être utilisé par des chercheurs oeuvrant dans d’autres domaines tels que l&r
